jeudi 1 novembre 2007

Roman historique ou récit vrai : les analyses littéraires de Daniel Marciano



L'œuvre littéraire de Daniel Marciano autour de Joseph Bologne nommé Chevalier de Saint-Georges, escrimeur de légende, ne cesse de se densifier. Ses textes prennent maintenant le statut de travaux scientifiques de référence. Nous attirons l'attention de nos lecteurs sur le site de l'auteur où il partage avec nous ses meilleurs analyses.

Daniel Marciano a été président de l'Université d'été 94120 Saint-George & Dalayrac (UnivCsgd94120, 2006). Il est l'un de nos plus éminents conseillers.


Biographies et récits de fiction historique
ou La Lettre et l’Esprit



Lorsque Sofia Coppola a présenté son film Marie-Antoinette, certains journalistes, biographes et historiens se sont jetés sur elle comme des limaces sur une rose. Ils ont tenu à montrer qu’ils étaient capables de faire la part entre le vrai et ce qui l’était moins et de fustiger ce qui était du domaine de l’imaginaire. La plupart d’entre eux n’ont pas voulu admettre qu’elle avait voulu donner sa propre vision de la Reine à la lueur de ses lectures et ce avant le cataclysme de la Révolution.

Dans ce film, Marie-Antoinette apparaît comme une femme qui évolue dans un monde qui lui est étranger, voire hostile, régi par un protocole absurde qui suinte le vide et l’ennui en dépit du faste et des dorures du Palais de Versailles. Cette jeune princesse autrichienne, envoyée en France pour raison d’état, est d’autant plus seule que le Dauphin, son époux, ne lui manifeste guère d’intérêt et pour oublier son amère déconvenue, elle s’étourdit dans des plaisirs frivoles.

Cinq ans avant de commencer à tourner, Sofia Coppola s’était assuré le droit de s’inspirer du livre biographique d’Antonia Fraser dont elle n’a pas directement tiré profit. Elle a abouti en définitive à une création tout à fait personnelle.

Il est concevable qu’à partir d’une biographie, succession de faits, corroborés par des documents d’archives ou des témoignages d’époque, le résultat est presque immanquablement un document visuel didactique ou documentaire.

En revanche, lorsqu’on écrit à des fins de spectacle ou de divertissement - qu’il s’agisse d’un roman, d’un texte de théâtre, d’un livret d’opéra, d’un scénario cinématographique - la démarche est différente. L’objectif majeur est de raconter une histoire et de plaire à ses lecteurs ou à son public, ce qui n’exclut pas de se préoccuper de « L’Esprit » à défaut de « La Lettre ».

Pour un spectacle, il convient de créer une galerie de personnages qui vont graviter autour du héros. Certains vont l’accompagner jusqu’à la fin du récit. D’autres disparaîtront ou feront leur entrée en cours de route. Il faut composer des dialogues, combler des zones d’ombre, trouver ce que les cinéastes appellent des « déclics dramaturgiques ».

Tous ces exercices sont fatalement des données de fiction historique qui pourront éventuellement constituer autant de cibles pour des biographes ou des historiens, obnubilés par la recherche de la Vérité avec un grand V.

Dans un article paru sur Le Figaro Littéraire en date du 8 juin 2006, intitulé Le Roman peut-il tout se permettre ? , Jacques de Saint-Victor analyse le roman historique qui se nourrit de l’histoire, genre trop souvent regardé de haut par les biographes et les chercheurs.

Il estime que « le roman devient parfois indépassable pour faire parler ce que Michelet appelait « les silences de l’histoire », ces « terribles instants où elle ne dit plus rien et qui sont justement ses moments les plus tragiques ». Comment évoquer en l’absence de traces, l’horreur d’un massacre ? L’histoire doit savoir s’effacer devant la puissance évocatrice du roman. »

Françoise Chandernagor a publié chez Gallimard un livre intitulé La Chambre, roman sur les trois années que le Dauphin, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, a passé au Temple dans des conditions abjectes.

Lors d’un entretien littéraire, elle a expliqué sa démarche pour écrire son ouvrage. Son avis rejoint celui de Jacques de Saint-Victor. Elle dit notamment :

« Lorsque les expertises d'ADN ont montré que l'enfant mort au Temple était bien Louis XVII, il n'y a plus eu de mystère. Et je me suis dit: maintenant je peux écrire sur lui. Sur sa lente destruction intérieure. Et comment voulez-vous le faire autrement que par le roman? On ne connaît pas sa voix et on dispose de peu de témoignages précis, objectifs. Il a bien fallu meubler les silences, ce silence de plomb. »

Dans L’Alouette, pièce de Jean Anouilh où Jeanne d’Arc est devant ses juges, l’accusée se défend si bien qu’un critique littéraire impressionné par l’éloquence de Jeanne et de ses vives réparties exprima son appréciation des dialogues d’Anouilh en disant qu’il pensait qu’elle s’était si bien défendue, tout au long de son procès, que jusqu’à la fin, il avait fermement cru qu’elle allait s’en tirer…

Pour en revenir à Saint-Georges, il y a de larges zones d’ombre dans sa vie et celles de ses proches. Par exemple, on ne sait presque rien sur Nanon, la mère du Chevalier, que nous avons appelé Noémie dans notre récit. C’est là un clin d’œil à Roger de Bully dit Roger de Beauvoir, auteur d’un roman, intitulé Le Chevalier de Saint-Georges, publié en 1840, roman adapté un peu plus tard en comédie en trois actes, mêlée de chant, cosigné par Anne-Honoré-Joseph Duveyrier dit Mélesville, et mise en scène avec succès au Théâtre des Variétés à Paris la même année.

Il est pour le moins surprenant que plusieurs historiens et biographes du chevalier de Saint-Georges se répandent en imprécations sur cette œuvre de fiction historique. Ils avancent que cet ouvrage a été source d’errements dans la mesure où certains éléments de ce récit ont été hâtivement jugés authentiques par des lecteurs ou par des auteurs qui n’ont pas vérifié leurs sources. Si tel est le cas, pourquoi diantre ne pas mettre ces chercheurs défaillants en cause et non monsieur de Beauvoir ? N’a-t-il pas fort bien fait son travail de romancier ? Au fait, en vertu de quel critère une biographie serait-elle plus recevable ou digne d’intérêt qu’un récit de fiction historique sur un même sujet ou sur un même personnage ? Ce sont là deux exercices littéraires différents.

Ecrire une biographie sur un sujet ou un personnage du passé requiert rigueur, patience et longueur de temps. Le suprême plaisir ou la gloire des biographes, chercheurs souvent concurrents, parfois antagonistes, ne consiste-t-il pas à réussir à « exhumer » des documents inédits des archives ?

Ecrire un récit de fiction historique est d’une tout autre nature. L’objectif du romancier, osons le répéter, est de conter une bonne histoire en laissant son imagination vagabonder et de faire rêver ses lecteurs.

Deux spectacles biographiques retraçant la vie et l’œuvre de Saint-Georges, celui du spectacle équestre de Bartabas à Versailles en 2004, et celui produit par les élèves et l’équipe pédagogique du Collège Victor Hugo de Saint-Yorre en 2007, se sont terminés par un monologue lyrique et totalement imaginaire attribué au Chevalier, mettant l’accent sur les souffrances et les humiliations dont il fut victime. Ces paroles fictives de Saint-Georges de fin de spectacle, empreintes d’un grand désarroi, et émises d’une belle voix grave « off stage », sur une musique de fond, ont chaque fois ému les spectateurs.

Le monologue de Saint-Yorre - avec pour fond musical cette mélodie d’une exquise tendresse et sensibilité qu’est L’Adagio en Fa mineur de Saint-Georges, joué au piano - a fait passer sur l’auditoire une immense compassion pour ce divin Saint-Georges. Les spectateurs se sont spontanément levés pour exprimer leur appréciation à toute la troupe. Cette séquence de fiction historique a probablement eu bien plus d’impact que n’en avaient eu les différents tableaux précédents ayant trait à des événements majeurs authentiques de la vie de Saint-Georges. Elle a d’ailleurs été reprise par des internautes.

N’en déplaise à ses détracteurs, le récit de Roger de Beauvoir se lit bien et se situe dans la veine des grands romans d’Alexandre Dumas dont de Beauvoir était un ami proche. Les faits étant ce qu’ils sont, rappelons que ce roman a remporté un vif succès en son temps et fait l’objet de réimpressions tout au long du siècle. En tout cas, il a eu le grand mérite de célébrer cet éclatant et talentueux Chevalier et de prouver que plus de quarante ans après sa mort, Saint-Georges n’avait pas été oublié.

Pour venir un peu plus au secours de Roger de Beauvoir… qui ne peut plus assurer sa défense, nous pourrions faire remarquer aux biographes de Saint-Georges qu’ils ont presque tous tendance, peu ou prou, à se livrer eux aussi - consciemment ou non - à des conjectures et à des hypothèses pour meubler des « blancs ». Parfois, ils font part de leurs états d’âme à partir de documents plus ou moins fiables qu’ils citent. Des rumeurs peuvent aussi devenir des quasi-certitudes même si parfois elles ont été rapportées par des échotiers de l’époque, avides de scandales.

Ainsi, on laisse entendre que le Chevalier eut un enfant avec la jeune épouse d’un vieux général ce qui n’est nullement prouvé. On ajoute même que le mari bafoué aurait donné des instructions pour qu’on laisse l’enfant sans soins afin qu’il ne survive pas. De plus, on attribue à ce même époux infortuné d’avoir tendu une embuscade nocturne au Chevalier dans les rues de Paris.

Dans sa biographie, Joseph de Saint-Georges, le Chevalier Noir, publiée en 2006 par les Editions Guénégaud, Pierre Bardin en découvrant le rapport officiel de ce « guet-apens », rédigé par le commissaire au Châtelet, démontre qu’il n’en a rien été.

(Se reporter au commentaire de ce site, intitulé L’Agression – Variation des sources.)

Autre affirmation contestée, il est dit que Louise Fusil, jeune chanteuse et actrice que Saint-Georges rencontre sur le tard, a très probablement été sa maîtresse alors qu’on n’en sait strictement rien.

Jusqu'à ces dernières années, il y a eu des désaccords sur la filiation de Saint-Georges et sur sa date de naissance.

Lionel de la Laurencie, le premier à avoir écrit une biographie très documenté sur le chevalier dans L'Ecole Française de Lully à Viotti, encyclopédie musicale publiée à Paris en 1923, a toutefois fait une faute de filiation qui a été reprise par d’autres auteurs. Il avance que le père de Saint-Georges s’appelait Jean-Nicolas de Boulogne et que c'était l’un des intendants des finances royales. De plus, en recoupant des documents contradictoires mentionnant l’âge du Chevalier, il en a conclu que Saint-Georges était né en 1739 plutôt qu’en 1745.

Nul ne conteste désormais que Joseph Bologne, est né le jour de Noël de l’an 1745 et que la date de naissance donnée par Antoine La Boëssière dans sa « Notice Historique sur Saint-Georges » - qui vient en préambule de son traité L’Art des Armes, publié en 1818 - est fiable. Il est admis aussi, une fois pour toutes, que son père s’appelait Georges de Bologne Saint-Georges et qu’il était propriétaire d’une plantation sur l’île de la Guadeloupe.

Tous ceux qui ont étudié la vie de Saint-Georges et qui admirent le personnage, déplorent qu’il fut parfois injustement traité. Toutefois si l’on s’appesantit sur les actes de discrimination qu’il eut à subir, ne risque-t-on pas de donner l’impression que son existence fut un long martyrologe alors que sa vie a été fastueuse ?

N’a-t-il pas dirigé les plus grandes formations musicales de son temps ainsi que le théâtre privé de la marquise de Montesson? Ce fut l’ami du duc d’Orléans et du futur George IV d’Angleterre. Les dames de la cour lui faisaient cercle. Il a côtoyé les grands seigneurs sans complexes, suscité leur admiration mais parfois aussi leur jalousie, rançon de ses succès et de ses talents.

(Se reporter à l’essai intitulé Victimisation et oubli.)

Dans ses Reminiscences et Angelo’s Pic-Nic or Table Talk, Henry Angelo, maître d’armes italien installé à Londres, a parlé avec enthousiasme de Saint-Georges qu'il a accueilli plusieurs fois. Tous les biographes citent aveuglément les écrits d’Angelo comme paroles d’Evangile alors qu’il ne se soucie pas outre mesure de l’authenticité des faits, des dates ou de la graphie des noms propres. Ainsi, il écrit que M. de Boulogne ne survécut pas longtemps après le triomphe de son fils sur Me Alexandre Picard en 1766 lors d’un assaut d’armes. Or, on sait que Georges de Bologne mourut huit années plus tard à la Guadeloupe. De plus, selon Angelo, Saint-Georges serait mort aux environs de 1810 ou 1811.

Rapportant la mort tragique de Gian Faldoni et de sa compagne qui se suicidèrent quelques années après que Faldoni eut croisé le fer avec Saint-Georges, Angelo multiplie les inexactitudes quant aux noms des amants ou du lieu du drame.

Autre point parmi d’autres, il n’est pas certain que Saint-Georges soit allé à Saint-Domingue, La Perle des Antilles, alors que plusieurs hagiographes du Chevalier affirment qu’il a voulu prendre une part active à la lutte de Toussaint-Louverture, le Spartacus de l’île, qui entend libérer les esclaves.

On précise même parfois qu’il a fait partie de la délégation des commissaires civils envoyés à Saint-Domingue avec, à leur tête, Léger-Félicité Sonthonax, l’ami de Brissot, le fondateur de La Société des Amis des Noirs, ce qui est très improbable.

Louise Fusil bien plus tard dans ses « Souvenirs d’une actrice », ouvrage publié en 1841, évoquera sa rencontre avec Saint-Georges après deux années d’absence :

Alors qu’elle est assise sur un banc des jardins du Palais Royal avec l’une de ses amis, elle reconnaît Saint-Georges et son ami Lamothe. Elle pousse des cris de joie et de surprise en retrouvant ses amis et partenaires. Se ressaisissant, elle les accueille par une vocalise versifiée à l'improvisade :

A la fin, vous voilà ! Je vous croyais pendus,
Depuis bientôt deux ans, qu'êtes-vous devenus ?


Puis elle ajoute : - Non, je ne vous croyais pas précisément pendus mais bien morts, et je vous ai pris pour des revenants.

Et Saint-Georges de lui répondre :
- Nous le sommes, en effet, car nous revenons de loin.

C’est à partir de ce document que l’on a avancé que Saint-Georges avait traversé l’océan pour apporter son soutien à Toussaint-Louverture.

En l’absence de toute trace de Saint-Georges dans la presse de l’époque ou dans les archives des manifestes de navires en partance des ports français pour Saint-Domingue ou effectuant des traversées de retour en France, Pierre Bardin pense que c’est là une affirmation gratuite. « Comment imaginer qu’un homme aussi célèbre aurait pu partir incognito » se demande-t-il ?

Dans ses Réflexions sur la Vérité dans l’Art, essai qui tient lieu de préface à Cinq Mars, roman de fiction historique, Alfred de Vigny écrit :

« Le fait adopté est toujours mieux composé que le vrai, et n’est même adopté que parce qu’il est plus beau que lui ; c’est que l’Humanité Entière a besoin que ses destinées soient pour elle-même une suite de leçons; plus indifférente qu’on ne pense sur la Réalité Des Faits, elle cherche à perfectionner l’événement pour lui donner une grande signification morale.. »

Et Vigny ajoute: L’on doit s’abandonner à une plus grande indifférence de la réalité historique pour juger les oeuvres dramatiques qui empruntent à l’histoire des personnages mémorables... Ce qu’il y a de vrai n’est que secondaire.

Plus concrètement, nous pouvons nous demander si le d’Artagnan d’Alexandre Dumas ou le Cyrano d’Edmond Rostand ne sont pas tout simplement plus vrais que nature.

Bug-Jargal, le héros mythique de Victor Hugo, qui devient l’un des chefs des insurgés lors de la révolte des esclaves à Saint-Domingue en 1791 apparaît comme un homme d’une grande noblesse. Le récit de V. Hugo est un long cri de douleur et de compassion face à la misère et aux souffrances des captifs africains qui se révoltent. Dans ce récit, Bug-Jargal n’a-t-il pas autant ou peut-être même plus de panache que Toussaint-Louverture, auquel l’auteur fait implicitement référence ?

Très convaincu par cette profession de foi d’Alfred de Vigny et caressant le projet de transposer la saga de cet éclatant Chevalier à des fins de spectacle théâtral ou cinématographique, il m’a paru souhaitable de privilégier L’Esprit à La Lettre en m’immisçant résolument dans les nombreux doutes de l’histoire pour mettre le héros en situation parmi ceux qui furent ses proches, sans perdre de vue son oeuvre musicale et les grandes lignes de sa vie sur lesquelles on peut valablement se fonder.


Notes
Alfred de Vigny.- "
Alfred Victor, comte de Vigny est un écrivain, dramaturge et poète français né le 27 mars 1797 à Loches, Indre-et-Loire, et mort à Paris le 17 septembre 1863."
"S'étant progressivement rapproché des valeurs républicaines, Alfred de Vigny s'enthousiasme pour la révolution de 1848 et espére jouer un rôle politique dans la IIe République. Le peu de voix recueillies par sa candidature de député en Charente lui apportent une nouvelle désillusion."
Alfred de Vigny.- Les destinées


UnivCsgd94120
Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

mercredi 31 octobre 2007

Quelle est la cause de l'éclipse de Saint-George durant plus d'un siècle ?



Victimisation et oubli ?
Par Daniel Marciano


Presque invariablement, ceux qui découvrent la vie et l’œuvre du chevalier de Saint-Georges sont frappés d’admiration devant ce héros d’exception. On peut dès lors comprendre que certains « fans inconditionnels » de cet éclatant Chevalier voudraient - consciemment ou non - détenir le droit exclusif d’en parler.

L’histoire de cet enfant, né d’une mère esclave qui devient l’un des personnages les plus talentueux et adulés du XVIIIe siècle ressemble fort à un conte de fées, avons-nous dit dans notre commentaire biographique.

Ceux qui ont cherché à mieux connaître ce fabuleux personnage déplorent fort justement les mauvais traitements dont il fut parfois victime. Cependant, la vie de Saint-Georges n’a pas vraiment été une litanie de persécutions raciales ou un long martyrologe comme on le dit trop souvent. Il convient de veiller à ne pas tomber dans le travers du « militantisme » ou du « politiquement correct ».

Est-il pensable, comme l’affirment biographes et rédacteurs de commentaires sur maints sites Web que Bonaparte se soit préoccupé, de près ou de loin, d’interdire que l’on joue des partitions de Joseph Bologne après avoir rétabli l’esclavage sur les îles à sucre en 1802? Peut-on penser qu'il se soit préoccupé d'occulter les mérites de Saint-Georges ? N’avait-il pas bien d’autres choses à faire ? Est-il vrai qu’il importait alors de montrer que l’intelligence et l’esprit créatif des Noirs étaient inférieurs à ceux des Blancs ? Saint-Georges était-il « inépousable » à son niveau social dans le contexte de l’époque? A-t-il vraiment été oublié pendant près de deux siècles ?

Nous allons essayer de répondre à ces questions, en acceptant par avance que ceux qui liront éventuellement ces lignes ne partagent pas ces réserves. Tout d’abord, loin de nous le désir d’occulter les marques de discrimination ou les humiliations dont il fut la cible.

Nous rappellerons qu’en 1762 Guillaume Poncet de La Grave, procureur du Roi à La Table de Marbre de l’Amirauté de Paris, met en œuvre - avec un excès de zèle administratif – préfiguration, toutes proportions gardées, des doctrines du IIIe Reich - une ordonnance royale de recensement de tous les affranchis originaires des îles américaines vivant en France. C’est ainsi que Nanon et Joseph sont impérativement sommés de se présenter devant sa juridiction.

Nul n’ignore que Poncet des La Grave est un raciste viscéral qui justifie l’esclavage et dénonce les propriétaires de plantations qui reviennent en France avec leurs serviteurs noirs avec les risques de « défigurer la nation française » pour citer ses propres paroles.
Comment passer sous silence le déni de justice subi par Saint-Georges lorsque les musiciens et les mélomanes les plus avertis de Paris estiment qu’il est l’homme le plus compétent pour diriger L’Académie Royale de Musique et lui donner un nouvel essor ? Comment ne pas être indigné qu’il soit récusé à ce poste à la suite d’une cabale des divas de cette institution, arguant que « leur honneur et la délicatesse de leur conscience ne leur permettraient jamais d’être soumises aux ordres d’un mulâtre » ?

(Voir commentaire La Cabale de l’Opéra)

Que dire encore de la Marquise de Créquy qui dans ses Souvenirs émet des propos empreints de fiel en faisant référence à l’assaut d’armes entre Saint-Georges et D’Eon à Carlton House en présence du futur Roi d’Angleterre.
Qu’on en juge :
« C’est grand deuil et grand’pitié de voir un gentilhomme français (D’Eon), un chevalier de l’ordre de Saint-Louis, un vieillard employé par la couronne et connu de l’étranger, qui spadassinait comme sur un théâtre et contre un mulâtre, avec un histrion d’escrime, un gagiste de manège, un protégé de Madame de Montesson ! »

A n’en point douter, Saint-Georges a parfois été une victime de la méchanceté et de la bêtise humaines mais il ne convient pas de s’apitoyer sur son sort « from start to finish » comme cela s’est fait et a été aveuglément repris.

Au siècle suivant Félix Mendelsshon, tout comme Saint-Georges et bien d’autres, est victime lui aussi de marques d’intolérance et de discrimination, maladies endémiques toujours vivaces sous toutes les latitudes.

Lui aussi est un personnage d’exception. Il est beau, aimable et excelle dans tout ce qu’il a entrepris. Remarquable dessinateur et aquarelliste, il a une vaste culture littéraire et philosophique. Il maîtrise le latin, l’anglais et l’italien. Pianiste virtuose, chef d’orchestre et compositeur de génie, il suscite l’admiration de tous les mélomanes d’Europe. Robert Schuman déclare « qu’il est le Mozart du XIXe siècle » et il ajoute « Je contemple Mendelssohn comme une cime élevé vers laquelle j’aspire. C’est un véritable Dieu ».

Pressenti pour diriger le Berlin Singakademie, Mendelssohn en sera écarté, au profit de Karl Rungenhagen. Bien que ses parents se soient convertis au luthéranisme, on lui reprochera ses origines juives alors qu’il a été Maître de Chapelle de Frédéric Guillaume IV, roi de Prusse.

Plus près de nous, lors de l’élection présidentielle de 2007, le Président du Front National osa dire qu’il était pour le moins regrettable que Nicolas Sarkozy puisse briguer la magistrature suprême vu ses origines hongroises.

Outre le fait que certains aient parfois reproché à Saint-Georges de ne pas être du « meilleur teint », il n'est pas surprenant qu'un personnage aussi doué et charismatique n'ait pas eu que des amis... si tant est que l'envie et la jalousie sont des composantes de l'humaine nature.

Les faits étant ce qu’ils sont, Joseph a reçu une éducation de jeune aristocrate ; il a eu une adolescence protégée par son père, Georges de Bologne, et Texier La Boëssière, son maître d’armes et père spirituel, durant les six années où il a vécu sous son toit. Par ses talents, sa bonté, sa modestie et son charme, il a suscité l’admiration des « Grands » de l’époque et des dames de la cour ; il a été l’ami des rois et des princes ; il a fait jouer sa musique dans les capitales de l’Europe ; il a dirigé les plus grands orchestres de l’époque et notamment « Le Concert de la Société Olympique », l'une des fondations du Grand Orient de France dont le Grand Maître était le fils du duc d’Orléans, le futur Philippe-Egalité, qui fut l’ami indéfectible de Saint-Georges.

Tout comme d’autres musiciens et compositeurs de son époque – Wolfgang Amadeus Mozart, Giovanni Viotti, Rodolphe Kreutzer, François-Joseph Gossec, Etienne Méhul ou Luigi Cherubini, Joseph Bologne était franc-maçon, membre de « La Loge Olympique de la Parfaite Estime », et membre officieux de « La Loge des Neufs Sœurs » dont Voltaire était un membre éminent.

Alors que Joseph n’a pas encore 18 ans, son père acquière pour son fils une charge de contrôleur ordinaire des guerres, office qui lui donne le titre d’écuyer et lui confère le droit de faire partie de la noblesse d’épée.

En retrouvant le testament notarié de Georges de Bologne, incluant Nanon et Joseph dans son testament, Pierre Bardin a prouvé que Georges de Bologne aimait son fils et avait de la considération pour Nanon, la mère de son enfant.

De plus, Saint-Georges n’a pas été tenu à l’écart par Elisabeth, l’épouse légitime de Georges, puisqu’elle prend Nanon et Joseph sous sa protection lorsqu’ils s’enfuient de la Guadeloupe après l’altercation duelliste de Georges qui tue l’époux de l’une de ses cousines au cours d’une beuverie chez l’oncle Samuel.

P. Bardin nous apprend aussi que Saint-Georges a eu de bonnes relations avec sa demi-sœur, Elisabeth-Bénédictine de Bologne et son époux, Etienne Levelu de Clairefontaine, qui se porteront « caution et solidaires dudit Saint-George, envers les personnes qui lui prêteront 12 000 livres pour ses affaires ».

Même lorsque le Roi renonce à nommer Saint-Georges à la direction de l’Académie Royale de Musique à la suite du placet des divas, Louis XVI saura lui rendre hommage en décidant de ne nommer personne et de confier la gestion de cette prestigieuse institution à l’un des intendants et trésoriers de ses « menus plaisirs ».

Sylvie Chalaye, professeur à l’Université de Rennes, a fait rééditer en 2001 chez L’Harmattan Le chevalier de Saint-Georges, texte de théâtre de Roger de Beauvoir, créé au Théâtre des Variétés en 1840. Dans son introduction, elle écrit notamment :

« Saint-Georges est le premier héros noir à dépasser sa condition de nègre, le seul qui tienne la dragée haute aux Blancs et qui ne suscite ni la pitié, ni la peur, le premier à n’être ni une victime ni un monstre, mais qui a tout pour séduire les dames et rendre jaloux les hommes, même la beauté et l’élégance, caractères sans précédents dans l’histoire de la représentation des Noirs au théâtre. »

Roland Brival, un écrivain guadeloupéen, a publié un roman, chez JC Lattès en 1991 et, tout au long de son récit de 224 pages, il fustige Joseph Bologne. Il l’accuse d’avoir eu une vie somptueuse, faite de galanteries, de privilèges et d’honneurs, et de n’avoir pas eu une réelle compassion pour la misère des captifs africains sur les îles à sucre.

Gabriel Banat, auteur d’une biographie qui fait autorité - intitulée The Chevalier de Saint-Georges, Virtuoso of the Sword and the Bow - publié en 2006 par Pendragon Press, Hillsdale New York - écrit au chapitre 22, page 231 :

« Ses perspectives de mariage étaient fort minces. Où qu’il puisse aller, épouser une femme blanche lui était interdit et prendre une épouse d’ascendance africaine tout comme lui, aurait signifié la perte de son statut social, de sa ‘caste’, de tout ce à quoi il était parvenu au cours de sa vie, en affrontant tous les préjugés qui se dressaient devant lui. »

Certes, il est concevable que les dames de la cour qui l’admiraient ou que certaines aristocrates qu’il a pu séduire, n’aient pu songer à avoir une relation officielle durable avec lui.

Dire qu’il était difficilement épousable est une affirmation excessive. L’institution du mariage n’était-elle pas alors, plus que de nos jours, une alliance entre deux familles, une association entre deux partis de naissance, d’éducation et de fortune correspondantes ? Ces considérations reviennent à satiété dans de nombreuses œuvres de « La Comédie Humaine » d’Honoré de Balzac.

Il est un fait que la fille de la princesse de Lamballe ou celle du duc de Polignac n’aurait pas davantage pu épouser le fils Durand ou Dupont, voire un héritier de petite noblesse, eût-il le teint plus clair que celui du chevalier de Saint-Georges.

Alexandre Dumas, le père de l’auteur des Trois Mousquetaires, qui deviendra général d’Empire, n’est-il pas dans une situation tout à fait semblable à celle de Saint-Georges ? Tout comme celui-ci, il est originaire des Antilles. Né à Jérémie, il est le fils de Marie-Cesette Dumas, une esclave africaine, et d’Alexandre-Antoine Davy de la Pailleterie, officier du Royal-Artillerie, noble français déchu, propriétaire d’une fort modeste plantation de canne à sucre à la pointe ouest de l'île de Saint-Domingue.

Cela ne l’empêche nullement de rencontrer en 1789, Marie-Louise Labouret, une charmante jeune fille de dix-huit ans dont le père est propriétaire de l’Hôtel de l’Ecu à Villers-Cotterets, après avoir été premier maître d’hôtel du duc d’Orléans et de l’épouser trois ans plus tard. De leur union naîtra l’un des auteurs les plus connus de la littérature française.

Dans sa biographie, Pierre Bardin mentionne que les mariages interraciaux sont théoriquement interdits. Dans les faits, ce n’était pas le cas et il cite notamment un certain « Pierre Hector, natif de la Martinique qui sert pendant dix-huit ans au Royal Etranger. Il se mariera à Niort, paroisse Saint-André, le 2 décembre 1765 avec Anne Caisse. Trois enfants naîtront de cette union. L’acte de mariage comporte les signatures de tous les officiers du régiment, dans lequel sert le capitaine Pierre Philippe Pinel du Manoir, d’une ancienne famille guadeloupéenne. »

Au fait, sait-on tout d’abord si Saint-Georges a vraiment souhaité se marier ? Peut-on affirmer aussi catégoriquement qu’il était inépousable ? Cette compassion pour le célibat forcé de Saint-Georges est reprise à l’unisson par plusieurs biographes ou des rédacteurs de livrets qui accompagnent les CD des œuvres du Chevalier.

Ainsi sur le livret du « Quatuor Antarès » présentant quatre enregistrements de quatuors de Saint-Georges ainsi que le Quatuor à cordes en si bémol Majeur K.V. 159 de Mozart, nous pouvons lire :

« La pire des humiliations est sans doute l’impossibilité, chaque jour confirmée, de fonder un foyer. Malgré son talent et sa naissance quelle noble famille accepterait d’accueillir en son sein un homme à la peu noire ? »

Pour les besoins de la démonstration, on cite L’Amant Anonyme, titre du seul opéra de Saint-Georges qui nous soit parvenu. L’auteur du commentaire souligne que Valcour, le héros de cette œuvre lyrique – dont le livret a été écrit par Mme de Genlis et non par Saint-Georges - n’osant déclarer son amour à Léontine, chante son désespoir par ces mots: « Aimer sans pouvoir le dire ». Ce leitmotiv a été repris au premier degré en assimilant Valcour à Saint-Georges.

Bien sûr, on omet de préciser que dans cette histoire, Léontine, l’objet de sa flamme, déçue par la trahison de son époux, a fait le serment de ne plus jamais aimer. « Rien ne peut toucher mon cœur », proclame-t-elle au moment où le rideau se lève. Et l’on s’abstient aussi de rappeler que l’amour finit par triompher : « Quel trouble m’agite ! Ma tendresse sera sans cesse le prix d’un si fidèle amour. Plus de larmes, mon cœur est à vous sans retour… » chante Léontine, enfin sensible à la délicatesse et à la constance de Valcour.

Autre point discutable : la musique de Saint-Georges a-t-elle été mise « à l’index » par Bonaparte ? Aucun document officiel ne l’atteste. Ne serait-il pas facile de citer un grand nombre d'écrivains, académiciens ou Prix Nobel de littérature, des musiciens ou des artistes, célèbres et glorifiés de leur temps, désormais connus que de quelques spécialistes?

Dans son Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, mentionne plaisamment le caractère si souvent éphémère de la gloire des auteurs et des artistes. Au début de la pièce, Rostand fait dire à un bourgeois - venu avec son fils à l’Hôtel de Bourgogne pour y assister à une représentation de La Clorisse, pièce de « Monsieur Balthazar Baro » - qui, reconnaissant des « Immortels de l’Académie » parmi les spectateurs, s’exclame avec exaltation :

Mais… j'en vois plus d'un membre!
Voici Boudu, Boissat et Cureau de la Chambre,
Porchères, Colomby, Bourzeys, Bourdon, Arbaud…
Tous ces noms dont pas un ne mourra, que c'est beau !

Laure Tressens et Vincent Podevin-Bauduin, auteurs d’une monographie, intitulée Le Fleuret et l'Archet, publiée lors d’une exposition à La Guadeloupe pour célébrer le 200e anniversaire de la mort de Saint-Georges, sont plutôt d’avis que « Saint-Georges fut avant tout un musicien de son époque... La musique des années 1770-1790 se caractérisait par sa légèreté et son charme et le romantisme qui devait triompher par la suite préférait, aux concerts galants, les grands développements des symphonies… »

Pierre Bardin est lui aussi d’avis que « sa musique subit le même relatif oubli que celles écrites par Vivaldi, Bach, Mozart, Rameau ou J.M. Leclair (ce dernier véritablement oublié), supplantées dans le goût du public, et c’était normal par Beethoven, Schubert, Liszt, Chopin ou Berlioz.»

Il est faux toutefois de clamer que Saint-Georges a été oublié au XIXe siècle car son souvenir perdure bien après sa mort. Son nom et ses exploits paraissent dans plusieurs romans de Balzac, notamment dans

La maison du chat qui pelote 1829, Le Bal de Sceaux 1830 et Le Cabinet des Antiques (1839). Alexandre Dumas, quant à lui, met Saint-Georges en scène dans La pièce d’eau des Suisses , chapitre IX, du Collier de la Reine, publié en 1849 :

« Parfois un cri d'admiration part du milieu de l'assemblée. C'est que Saint-Georges, le hardi patineur, vient d'exécuter un cercle, si parfait, qu'un géomètre en le mesurant n'y trouverait pas un défaut sensible. »

Ce tableau brossé, Marie-Antoinette va apparaître en traîneau pour une scène où la glace risque de se briser et le comte de Taverney, son chevalier-servant, va se précipiter en patin pour la sauver, dans le jardin versaillais.

Plusieurs autres grands romans de d’Alexandre Dumas tels que Joseph Balsamo (1846) ou Ange Pitou (1849), mentionnent Saint-Georges. En outre, dans ses Mémoires, Dumas parle de l'inimitié entre son père et le Colonel Saint-Georges.

Roger de Bully, dit Roger de Beauvoir, publie fin 1840 un roman de fiction historique à succès, intitulé Le Chevalier de Saint-Georges lequel – n’en déplaise à ceux qui le dénigrent - est un roman dans la veine des œuvres d’Alexandre Dumas. Ce roman fera d’ailleurs l’objet de plusieurs réimpressions au cours du siècle.

Au cours de l’année 1840, ce même Roger de Beauvoir fait jouer au Théâtre des Variétés une adaptation théâtrale de son roman en signant ce texte avec Anne-Honoré-Joseph Duveyrier dit Mélesville, auteur de théâtre et metteur en scène reconnu.

(Voir un commentaire sur cet ouvrage dans l’essai Vérité et Fiction)

En 1841, Louise Fusil publie ses Souvenirs d’une Actrice et parle avec admiration du charisme de Saint-Georges qui fut son partenaire.

En 1922 Lionel de La Laurencie, dans son Ecole Française du de violon de Lully à Viotti, consacre un long développement à la vie et à l’œuvre musicale de Saint-Georges.

Chose intéressante, de même que nous devons à Antoine La Boëssière et à Henry Angelo, deux professionnels de l’escrime, quelques pages sur la personnalité de Saint-Georges et surtout son habileté exceptionnelle comme fleurettiste, Joseph Bologne est cité par presque tous les maîtres d’armes des XIXe et XXe siècles, auteurs de traités ou de livres sur l’histoire de l’escrime.

Les plus grands noms de la maîtrise de l’escrime française Augustin Grisier ou J.J. Posselier dit Gomard, les érudits de l’histoire de l’escrime, Arsène Vigeant, Gabriel Letainturier-Fradin ou plus près de nous Pierre Lacaze, Président d’Honneur de l’Académie d’Armes de France, William M Gaugler, universitaire, archéologue et diplômé maître d’armes dans son ouvrage The History of Fencing, Laureate Press, 1998, Croiser le Fer par Pascal Brioist, Hervé Drévillon et Pierre Serna, éditions Champ Vallon, 2002 ou Richard Cohen dans By the Sword, Random House, 2002, pour ne citer que quelques uns des auteurs et de leurs publications, aucun n’omet de mentionner la virtuosité de ce Chevalier hors du commun qui a l'aura d'un escrimeur de légende.

Ces dernières années, de nombreux ouvrages biographiques lui ont été consacrés. Un nombre croissant d'instrumentistes et de chefs d'orchestre choisissent ses compositions pour leurs programmes

Les œuvres de Saint-Georges ont fait l'objet d'une importante discographie, de plusieurs films documentaires et d’un opéra sur un livret d’Alain Guédé. Récemment, un ballet a été créé à La Havane sur une sélection de musiques de Saint-Georges. Une multitude de sites web ont été créés.

En 2002, la Municipalité de Paris a décidé de débaptiser la rue Richepance - général qui a participé à la reconquête de l'île de Saint-Domingue après l'insurrection des esclaves menée par Toussaint-Louverture - en rue du Colonel Saint-Georges.

Un spectacle équestre produit par Bartabas, célèbre écuyer, et intitulé Un Africain à la cour – sur un texte de Claude Ribbe, l’un des biographes de Saint-Georges - a été présenté à Versailles en 2004 et fait l’objet d’un DVD.

Madame Catherine Pizon, Principale du collège V. Hugo de Saint-Yorre (Allier), et son équipe pédagogique ont élaboré un projet pluridisciplinaire autour du chevalier de Saint-Georges tout au long de l’année scolaire 2006-2007. Ce projet couronné par un spectacle théâtral, joué par les élèves du collège les 10 et 11 mai 2007 - dans le cadre de la commémoration nationale de l’abolition de l’esclavage - a remporté un vif succès.

Dernier point et non le moindre, plusieurs cinéastes en France et aux Etats-Unis essaient actuellement de trouver des partenaires financiers pour produire le premier long métrage sur Saint-Georges, sujet digne d’une production à grand spectacle dans la veine d’Amadeus de Milos Forman ou de Farinelli de Gérard Corbiau


Daniel Marciano, un des présidents de l'UnivCsgd4120 2006 est venu à Fontenay-sous-Bois le Samedi 22 juillet 2006. A son programme un Hommage à La Boëssière, maître d'Armes de Saint-George et la présentation de Saint-Georges, escrimeur de légende.
Lire son site.

Voir également le blog de Jean-Claude Halley



UnivCsgd94120
Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

vendredi 19 octobre 2007

Le commerce triangulaire



Ceci est une œuvre d'art. Chaque visiteur peut emporter une copie et une seule uniquement. © Ambre Troizat.



UnivCsgd94120
Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

dimanche 12 août 2007

L'UnivCsgd94120 2007 est terminée



L'arc-en-ciel de septembre est déjà arrivé.

La Société d'Histoire 94120 Saint-George & Dalayrac remercie ses partenaires
UnivCsgd94120 2007
Société d'Histoire 94120 Saint-George & Dalayrac
Maison du Citoyen et de la Vie Associative
Présidente : Alexis Marise Bique


A l'année prochaine, à Fontenay-sous-Bois.

2 invitations au concert

L'édition 2007 de l'Université d'été Saint-George & Dalayrac
a adressé deux invitations au concert à ses membres et sympathisants

I - Concert Saint-George & Dalayrac
Mardi 31 juillet 2007 • 20:30
Eglise Saint-Germain
94120 Fontenay-sous-Bois

Programme
Saint-George : symphonies et concertos
Puccini • Sibelius • Britten
Podprocky • Anderson • Khatchatourian
(en 10 jours, nous n'avons pas pu mettre Dalayrac au programme. Ce sera pour bientôt.)

Orchestre
Musica Iuvenalis
de Slovaquie

(plusieurs fois vainqueur du concours des jeunes orchestres européens de Neerpelt)
Sous la direction de Igor Dohovic, chef de l'orchestre national de l'Opéra de Slovaquie

Entrée gratuite

Ce concert vous est proposé par l'association Le Concert de Monsieur de Saint-George et la Société d'histoire 94120 Saint-George et Dalayrac de Fontenay-sous-Bois, dans le cadre du Festival des Eurochestries.

Il bénéficie du soutien du Conseil régional d'Ile de France et du Ministère des Affaires étrangères.

Partenaires

Paroisse de Fontenay-sous-Bois
Chorale Saint-Germain
Municipalité de Fontenay-sous-Bois
Le Concert de Monsieur de Saint-George
Les Eurochestries
Orchestre Musica Iuvenalis de Slovaquie et son chef Igor Dohovic

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II - A ne pas rater !
Saint-George à Cuba sur France Ô

France Ô - 9 août 2007 - 21h35

Le Chevalier de Saint-George : documentaire "Le Mozart noir à Cuba" sur France Ô jeudi 9 août à 21h35

A l’occasion de la diffusion du "Mozart noir à Cuba" sur France Ô, retrouvez le portrait de ce musicien, compositeur et escrimeur.
Le Chevalier de Saint-George a cultivé des talents qui l’ont mené de la Cour de Louis XVI à la défense de la République.
par Timothy Mirthil


Avec les compliments de la Société d’histoire 94120 Saint-George & Dalayrac
et des 3A ~ Histoire & Sociétés
Alexis Marise Bique, présidente.

Plus d’informations ici.

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Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)